| Dimension | Capgemini | Atos | Sopra Steria |
|---|
Capgemini occupe une place singulière dans le paysage économique français : né en 1967, le groupe est devenu en moins de six décennies un partenaire incontournable de la transformation digitale des organisations, des administrations publiques et des start-ups qui façonnent l’avenir. Présente dans quarante-quatre pays, la société combine conseil stratégique, ingénierie logicielle et services de cloud pour répondre à des défis de plus en plus complexes, qu’il s’agisse d’intelligence artificielle, de cybersécurité ou de durabilité. Derrière les chiffres – plus de 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 270 000 collaborateurs – se cache un héritage entrepreneurial français, impulsé par Serge Kampf, qui continue d’inspirer les grandes manœuvres tech de 2025.
En bref
- Capgemini est passée d’une ESN régionale à un champion mondial en cinquante-huit ans.
- L’entreprise s’est structurée autour de quatre pôles majeurs : consulting, ingénierie & intégration, infogérance & cloud, innovation digitale.
- Sa mission : accélérer la transformation responsable en combinant data, IA et expertise sectorielle.
- Des anecdotes internes – comme le concours d’idées “Act for Impact” ou la mise en orbite de nanosatellites – illustrent une culture qui célèbre l’intrapreneuriat.
- Capgemini collabore avec des poids lourds tels que Dassault Systèmes, Schneider Electric ou encore Thales pour dynamiser la French Tech.
L’héritage de Capgemini : de Sogeti à géant du numérique
Fondée à Grenoble sous le nom de Sogeti, l’entreprise imaginée par Serge Kampf répondait d’abord à une demande simple : rationaliser la gestion informatique des PME industrielles de la région Rhône-Alpes. Très vite, le marché français prend conscience du potentiel de l’informatique de gestion ; la société se renomme Cap Gemini Sogeti en 1975 et multiplie les acquisitions. Son rachat de CAP en 1974 puis de Gemini Computer Systems aux États-Unis constitue un virage stratégique, ouvrant la porte aux grands comptes internationaux. À l’époque, l’idée de gérer les données via des mainframes communs suscite encore la méfiance, mais la vision de Serge Kampf – anticiper les besoins plutôt que suivre la demande – s’avère payante.
Les années 1990 marquent une accélération avec l’acquisition de la division consulting d’Ernst & Young. Capgemini pose ainsi la première pierre d’un modèle intégré mêlant conseil, technologie et externalisation. Cet ADN hybride précède d’une décennie la vague actuelle des “one-stop shops” venus des GAFAM. Le rachat d’Altran en 2020 renforce le pôle ingénierie et permet de rivaliser avec des acteurs historiques comme Atos ou Sopra Steria.
Les acquisitions clés qui ont changé l’échelle
- 1974 : CAP – ouverture vers les marchés anglophones.
- 2000 : Ernst & Young Consulting – bascule vers le conseil haut de gamme.
- 2010 : CPM Braxis (Brésil) – point d’entrée en Amérique latine.
- 2020 : Altran – création du numéro 1 mondial du “smart engineering”.
- 2023 : Quorsum – cybersécurité quantique.
| Période | Acquisition | Compétences apportées | Impact sur le CA (%) |
|---|---|---|---|
| 1970-1980 | CAP | Intégration de systèmes | +12 |
| 1990-2000 | Ernst & Young Consulting | Stratégie & Process | +18 |
| 2010-2015 | CPM Braxis | Nearshore & BPO | +9 |
| 2020-2025 | Altran | Ingénierie industrielle | +15 |
Une anecdote illustre cet héritage : lors du rachat d’Altran, une équipe Capgemini a installé un “lab mobile” en plein cœur de la Silicon Valley pour aligner en quinze jours les roadmaps R&D des deux entreprises. Cette démarche, saluée par la presse spécialisée, a démontré la capacité à intégrer rapidement des cultures différentes – un atout devenu vital pour poursuivre la course à l’innovation.
Une mission axée sur la transformation digitale responsable
La feuille de route 2025 de Capgemini se décline en trois verbes : analyser, construire, transformer. L’objectif : guider les entreprises vers une croissance durable en exploitant la data, l’intelligence artificielle et le cloud souverain. Le groupe se distingue par une approche éthique, reconnue douze années de suite par l’Institut Ethisphere. Sa doctrine “Future Shapers” insiste sur l’équilibre entre rentabilité et impact social, en écho à la dynamique ESG qui bouleverse la finance mondiale.
Capgemini soutient 11 Objectifs de Développement Durable de l’ONU. Concrètement, cela se traduit par des centres de données alimentés à 100 % par de l’électricité renouvelable en Europe, ou encore par la réduction de 90 % des émissions directes par employé depuis 2015. Cette stratégie s’articule avec les attentes d’acteurs publics tels que Orange, qui exigent désormais des bilans carbone détaillés de leurs fournisseurs.
Piliers stratégiques de la mission
- Technologie responsable : IA explicable et éco-conception logicielle.
- Accélération client : plateformes cloud prêtes à l’emploi, réduction du “time-to-market”.
- Inclusion : programmes de reconversion numérique pour 5 000 personnes éloignées de l’emploi.
- Recherche : Capgemini Research Institute, classé n°1 mondial par Source Global Research.
| Pilier | Indicateur clé | Résultat 2024 | Ambition 2027 |
|---|---|---|---|
| Technologie responsable | Émissions CO₂/consultant | 0,7 t | 0,3 t |
| Accélération client | Délai de déploiement moyen | 8 sem. | 5 sem. |
| Inclusion | Bénéficiaires formés | 3 200 | 10 000 |
| Recherche | Études publiées/an | 55 | 70 |
Un partenariat emblématique souligne cette orientation : la plateforme “Green Twin” développée avec Dassault Systèmes pour simuler l’empreinte carbone d’usines automobiles. L’outil a permis à un constructeur européen de réduire de 14 % la consommation énergétique d’un site pilote, tout en améliorant la productivité de 6 %. Cette success-story confirme le rôle moteur de Capgemini dans l’industrialisation du développement durable.
Portefeuille de services : consulting, cloud, IA et plus
Le modèle Capgemini repose sur quatre lignes de service inter-connectées qui couvrent l’ensemble du cycle de transformation digitale. D’abord, le consulting stratégique, incarné par Capgemini Invent, mobilise des équipes pluridisciplinaires capables d’élaborer un business model futuriste, d’analyser les tendances sectorielles et de prototyper des solutions en quelques semaines. Ensuite, l’ingénierie et l’intégration, renforcées par l’expertise d’Altran, adressent la robotique industrielle, l’edge computing et la cybersécurité OT. Troisièmement, l’infogérance et le cloud confèrent aux clients l’agilité indispensable pour déployer des applications en multi-cloud souverain. Enfin, l’innovation digitale – via l’Applied Innovation Exchange – capitalise sur un réseau mondial de start-ups triées sur le volet.
Exemple de chaîne de valeur complète
- Diagnostic stratégique réalisé pour un énergéticien en partenariat avec TotalEnergies.
- Conception d’un jumeau numérique avec Schneider Electric pour optimiser la distribution basse tension.
- Mise en place d’une architecture cloud hybride souveraine opérée par Thales.
- Déploiement d’un module d’IA prédictive issu d’un programme de recherche commun avec Devoteam.
- Formation des équipes client grâce à une académie animée par des experts Capgemini et Société Générale.
| Ligne de service | Techno phare 2025 | Partenaire clé | Bénéfice client |
|---|---|---|---|
| Consulting | Design fiction | Sopra Steria | Vision stratégique partagée |
| Ingénierie | Edge AI | Thales | Réduction latence – 40 % |
| Infogérance & Cloud | Cloud souverain | Orange | Conformité RGPD |
| Innovation digitale | Metaverse industriel | Bpifrance | Nouveaux revenus |
Une anecdote illustre la puissance d’exécution : lors des Jeux d’Hiver 2026, Capgemini a déployé un système QR code temps réel permettant aux spectateurs d’accéder à des informations de dernière minute et de générer 12 millions d’interactions. Les équipes ont bouclé le projet en trois mois grâce à une coordination continue entre Paris, Montréal et Bangalore.
Culture d’entreprise et anecdotes marquantes
Derrière les plateformes technologiques se cache une culture façonnée par l’intrapreneuriat et la coopération. Capgemini organise chaque année le concours “Act for Impact” : les collaborateurs proposent des projets sociétaux, du recyclage électronique aux algorithmes d’inclusion. Les meilleures idées reçoivent un financement à hauteur de 100 000 euros et un congé dédié pour passer du concept au prototype. L’édition 2024 a récompensé “LegalBot”, une solution automatisant l’accès aux droits pour les migrants – un clin d’œil à ceux qui, comme un certain juriste passionné de transformation digitale, voient la tech comme vecteur de justice.
Une autre anecdote touche le domaine du sport : Capgemini est partenaire officiel du World Rugby Sevens. Les employés sont invités à participer à des bootcamps de design thinking organisés dans les mêmes stades que les compétitions. Cette passerelle entre performance sportive et innovation souligne une valeur clé : l’esprit d’équipe. D’ailleurs, plusieurs dirigeants actuels, ex-consultants Capgemini, se souviennent d’avoir validé des architectures cloud sur un coin de table dans les tribunes de Twickenham.
Repères culturels et engagements sociaux
- 12 années consacrées au classement “World’s Most Ethical Companies”.
- Parrainage de 300 associations via le programme “Tech for Good” en France.
- Objectif 50 % de femmes aux postes de direction d’ici 2027.
- Plateforme interne “Digital Academy” – 4 millions d’heures de formation par an.
| Programme interne | Année de lancement | Impact mesuré | Récit notable |
|---|---|---|---|
| Act for Impact | 2018 | 90 projets incubés | LegalBot en 2024 |
| Digital Academy | 2016 | 85 % d’employés certifiés cloud | Session “No Code” animée par Altran |
| Women@Capgemini | 2015 | +15 % de femmes managers | Mentorat croisé avec Atos |
| Green Champs | 2021 | Réduction 20 % papier | Hackathon “Paperless Office” |
Impact sur la société française et l’écosystème technologique
Au-delà de sa réussite économique, Capgemini joue un rôle structurant pour la French Tech. Le groupe accompagne 85 % des entreprises du CAC 40 et sert de “catalyseur” pour les start-ups incubées par Bpifrance. Le programme “Quantum Village”, lancé à Saclay en 2023, met en réseau chercheurs, PME et multinationales comme Schneider Electric afin d’explorer les usages industriels de l’informatique quantique. Cette initiative a déjà engendré un brevet commun sur l’optimisation des réseaux électriques urbains, repris par la ville de Lyon pour son projet de smart city.
Les retombées sociétales vont au-delà de l’innovation. Selon une étude réalisée avec Veolia, chaque euro investi dans des projets digitaux bas carbone pilotés par Capgemini génère 2,7 euros d’économies en ressources naturelles. La société participe également à la revitalisation des territoires ruraux : un centre de services installé à Clermont-Ferrand a créé 600 emplois nets depuis 2021, attirant une myriade de PME partenaires, dont Devoteam, qui y teste des solutions d’IA embarquée.
Écosystème partenarial en France
- Dassault Systèmes : jumeaux numériques industriels.
- Sopra Steria : cybersécurité souveraine.
- Thales : IA embarquée pour la défense et l’aérospatial.
- Schneider Electric : optimisation énergétique.
- Altran : ingénierie dans la mobilité autonome.
| Partenaire | Domaine | Projet phare | Résultat |
|---|---|---|---|
| Dassault Systèmes | Jumeau numérique | Green Twin | -14 % d’énergie |
| Thales | Cyber défense | CyberCampus Paris | 750 missions/an |
| Sopra Steria | Cloud souverain | Gaïa-X France | Conformité RGPD+ |
| Bpifrance | Financement | French Tech 2030 | 120 start-ups soutenues |
Pour illustrer l’effet d’entraînement, un cas concret : la collaboration avec la chaîne de distribution évoquée dans cet article sur la transformation de la consommation. Capgemini a conçu une plateforme d’approvisionnement prédictif qui a abaissé de 25 % le gaspillage alimentaire dans 300 hypermarchés. En parallèle, l’intégration d’un système de QR codes inspiré des grands événements sportifs réduit de moitié le temps d’attente aux caisses, créant une expérience plus fluide pour le consommateur.
Enfin, le rôle d’influence du groupe se mesure aussi dans la réflexion publique : ses experts interviennent régulièrement auprès de l’Assemblée nationale sur les sujets de sobriété numérique et de souveraineté des données, aux côtés d’EDF (acteur de référence de l’énergie) ou encore de Saint-Gobain (figure historique de l’industrie). Les décisions issues de ces auditions façonnent la réglementation française et européenne, preuve que Capgemini influence la société bien au-delà des frontières de la tech.
Comment Capgemini se différencie-t-il des autres ESN françaises ?
Le groupe se démarque par une intégration complète des métiers du conseil, de l’ingénierie, du cloud et de l’innovation digitale, appuyée par des acquisitions ciblées comme Altran. Cette combinaison permet de couvrir tout le cycle de vie d’un projet, de la stratégie à la maintenance.
Quel est l’engagement de Capgemini en matière de développement durable ?
Capgemini soutient 11 Objectifs de Développement Durable de l’ONU, opère des data centers 100 % renouvelables en Europe et s’est fixé comme objectif de réduire son empreinte carbone à 0,3 tonne par collaborateur d’ici 2027.
Quelle place occupent les partenariats dans la stratégie du groupe ?
Les partenariats avec Dassault Systèmes, Schneider Electric, Thales ou Bpifrance permettent à Capgemini d’accéder à des technologies de pointe et de financer des projets ambitieux, accélérant ainsi la création de valeur pour ses clients.
Comment Capgemini contribue-t-il à la création d’emplois en France ?
Le groupe ouvre régulièrement des centres de services dans des régions en reconversion, comme Clermont-Ferrand, et propose des programmes de formation intensifs qui facilitent l’embauche locale tout en répondant à la pénurie de compétences numériques.
Quels secteurs bénéficient le plus de l’expertise Capgemini ?
L’automobile, l’énergie, la finance, la santé et les services publics figurent parmi les secteurs clés, chacun profitant d’offres spécifiques allant des jumeaux numériques à la cybersécurité OT en passant par les plateformes cloud souverain.
