Il y a tout juste un an, Treesition faisait sensation en participant à l’émission « Qui veut être mon associé ? ». Cette start-up orléanaise, fondée par Daniel Dos Santos, a tenté de séduire des investisseurs en présentant un modèle d’affaires novateur qui allie écologie, reforestation et investissement. Alors, où en est Treesition un an après cette apparition télévisée ? Le chemin a été semé d’embûches, entre attentes administratives, réussites commerciales à l’international et une ambition démesurée. Découvrons ensemble tous les rebondissements de cette aventure entrepreneuriale fascinante.
Un concept innovant : Treesition et l’exploitation du paulownia
Le moteur de la start-up Treesition repose sur un arbre exceptionnel, le paulownia. Cet arbre, originaire d’Asie, est connu pour sa croissance rapide et sa capacité à capturer CO2. En effet, un hectare de paulownias peut absorber jusqu’à 25 tonnes de CO2 par an, un atout majeur dans la lutte contre le changement climatique. Ce qui rend le modèle de Treesition particulièrement intéressant, c’est son approche de l’investissement dans la reforestation. En achetant des arbres via leur plateforme, les particuliers et entreprises sont non seulement des acteurs de la développement durable, mais deviennent également investisseurs dans une forêt à venir.
Le principe est simple : chaque client qui acquiert un ou plusieurs paulownias se voit promettre un rendement potentiel sur les ventes de bois une fois que les arbres atteignent leur maturité, soit généralement entre 8 et 10 ans. La start-up vise un rendement espéré de 10 % par an, une promesse attrayante, surtout comparée aux 2 % généralement offerts par les classiques options d’agroforesterie. Cependant, des questions subsistent quant à la viabilité de telles perspectives, suscitant des débats au sein des associations de consommateurs.
Pour mieux comprendre le parcours de Treesition, examinons quelques points clés :
- Origine et croissance rapide : Le paulownia atteint sa pleine taille rapidement, offrant ainsi le potentiel d’une exploitation plus rapide que de nombreux autres types d’arbres.
- Capacité d’absorption de CO2 : Avec une empreinte carbone positive, ces arbres représentent une réponse directe aux enjeux climatiques de notre époque.
- Rentabilité : La promesse d’un retour sur investissement attractif est un levier marketing puissant, mais qui doit être soutenu par une réelle capacité à délivrer cette promesse.

L’impact de « Qui veut être mon associé ? » sur la visibilité de Treesition
Participer à une émission de télévision telle que « Qui veut être mon associé ? » est un véritable tremplin pour les jeunes entrepreneurs. Daniel Dos Santos a saisi cette opportunité pour mettre en avant Treesition, en espérant retenir l’attention des investisseurs. Son pitch, bien que prometteur, a laissé entrevoir les défis réglementaires qui l’attendaient. Le passage dans l’émission a généré un intérêt immédiat, mais a également ouvert la voie à toutes les interrogations sur la régularité d’un tel modèle d’affaires.
Pour illustrer l’impact de cette émission, nous pouvons noter les éléments suivants :
- Augmentation de la notoriété : Grâce à la médiatisation, Treesition a gagné en visibilité et en crédibilité sur le marché.
- Intérêts des investisseurs : Plusieurs propositions d’investissement sont venues à la table des négociations, marquées par l’accord oral signé avec Jean-Pierre Nadir.
- Échos dans le débat public : Plus que jamais, les questions relatives à l’éthique et la durabilité des investissements dans l’écologie ont pris de l’ampleur.
Les défis réglementaires : L’attente de l’AMF
Un an après le passage à la télévision, Treesition se trouve dans une situation délicate. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) doit encore statuer sur la demande d’agrément de la start-up pour exercer en tant qu’« intermédiaire en biens divers ». Ce feu vert est essentiel, car il permettrait à Treesition de commercialiser les arbres comme actifs financiers. Actuellement, la start-up a été contrainte de suspendre les ventes des arbres en France, ne pouvant pas exploiter pleinement son modèle d’affaires.
Daniel Dos Santos a exprimé sa frustration face à ce délai. Il a souligné la nécessité de l’autorisation pour crédibiliser sa promesse de rendement auprès des investisseurs : « C’est vrai que je suis un peu frustré par l’administration. Sur le moment, c’est dur à avaler, mais mieux vaut que l’AMF fasse bien son travail », a-t-il déclaré dans une interview.
Pour mieux comprendre la situation, voici un récapitulatif de l’évolution du dossier :
| Date | Événement | Statut |
|---|---|---|
| Février 2024 | Passage à « Qui veut être mon associé ? » | Suscite l’intérêt |
| Printemps 2024 | Dépôt de la demande d’agrément auprès de l’AMF | En attente |
| Décembre 2024 | Investissement de 100 000 euros par Jean-Pierre Nadir | Accompagnement au près de l’AMF |
| Janvier 2025 | Perspectives d’obtention de l’agrément | Espoirs fermes |
Les implications de l’absence d’agrément
L’absence d’agrément pose un véritable problème de crédibilité pour Treesition. Les clients et investisseurs pourraient se montrer méfiants quant à la légitimité d’un projet qui s’avère être bloqué par des considérations administratives. Cette situation nécessite une communication transparente pour rassurer le public potentiel de la start-up. En effet, plusieurs points méritent d’être soulevés :
- Confiance des investisseurs : Une incertitude prolongée peut miner la confiance et réduire l’intérêt des investisseurs potentiels.
- Risques de communication : Un défaut de communication peut engendrer des ambiguïtés sur le modèle économique et freiner l’élan commercial.
- Cohérence du projet : Un projet florissant mérite une validation externe pour asseoir sa légitimité sur le marché.

Une expansion à l’international : le cas de la Belgique
En dépit des obstacles rencontrés sur le sol français, Treesition a réussi à faire sa place en Belgique où elle a été fondée en 2022. En une année, la start-up a réalisé un chiffre d’affaires impressionnant de 900 000 euros pour 2024, après un début timide avec seulement 110 000 euros l’année précédente. Ce succès témoigne d’un fort potentiel de croissance à l’international.
Cette dynamique belge illustre bien la capacité d’adaptation de Treesition. Les perspectives d’expansion sont d’autant plus significatives qu’elles permettent à la start-up d’expérimenter son modèle économique sans les contraintes administratives françaises pour l’instant. Au regard des chiffres, voici les enjeux à considérer pour Treesition :
- Vue d’ensemble des progrès en Belgique : La transition vers le marché belge s’est bien effectuée, favorisée par une clientèle intéressée par l’écologie.
- Capacité à diversifier : L’expansion à l’étranger apporte également un contrôle des coûts, permettant ainsi de diversifier les services offerts.
- Perspectives en Suisse : Des discussions ouvertes explorent également de possibles opportunités sur le marché suisse.
Des réussites à l’international
Cette réussite sur le marché belge ne doit cependant pas masquer les défis et attentes actuelles. Daniel Dos Santos maintient une perspective optimiste, espérant un agrément de l’AMF d’ici la fin de l’hiver 2025. Si tel est le cas, cela pourrait bien faire de Treesition un acteur clé dans le domaine de l’investissement durable et une véritable pionnière dans la reforestation sur le territoire français.
Les répercussions de l’actualité sur Treesition
Le parcours de Treesition est également profondément influencé par les débats récents autour de l’innovation verte et des investissements écologiques. En parallèle des discussions législatives sur le développement durable, la start-up souhaite se positionner comme un acteur phare du changement. Dans une société de plus en plus consciente des enjeux environnementaux, le modèle d’entreprise écologique prend de l’ampleur dans les mentalités.
À cette fin, Treesition ne se contente pas de se baser sur les promesses économiques. La start-up a également en tête des partenariats stratégiques avec des organisations non gouvernementales afin de sensibiliser le public aux enjeux de la reforestation et de l’entrepreneuriat durable. Voici quelques initiatives essentielles :
- Partenariats éducatifs : Établir des collaborations pour sensibiliser les jeunes générations à l’importance de la reforestation et à l’impact de l’investissement écologique.
- Création de contenu : Produire des ressources numériques pour aider les décideurs et investisseurs à comprendre les enjeux en matière de durabilité.
- Engagement communautaire : Impliquer les communautés locales dans les initiatives de plantation d’arbres pour renforcer le lien entre entreprise et société.

La possibilité que Treesition obtienne l’agrément tant convoité auprès de l’AMF pourrait avoir pour effet de renforcer la confiance du public et d’attirer davantage d’investisseurs. En étant transparent et engagé dans des dialogues autour des préoccupations environnementales, Treesition pourrait alors se positionner comme un vrai modèle de réussite dans l’entrepreneuriat écologique.
Source: www.challenges.fr






